traduction rosetta
Patrice Karatchentzeff
patrice.karatchentzeff at gmail.com
Sam 20 Aou 21:54:21 UTC 2005
2005/8/20, Lionel Montrieux <lionel.montrieux at skynet.be>:
> Patrice Karatchentzeff a écrit :
[...]
> Sauf... Sauf que, précisément, le fait que l'informatique évolue
> rapidement implique que ces mots, en anglais, sont rapidement intégrés
> au langage courant (en tout cas pour les technologies les plus "grand
> public"). La traduction en français arrive souvent avec une guerre de
> retard, lorsque le terme anglais est *déjà* bien implanté, et utilisé de
> manière assez courante. La version française introduit alors une
> confusion potentielle pour l'utilisateur, pas tout à fait certain que
> l'on parle bien de la même chose.
C'est faux : par exemple, ce que j'ai déjà donné comme browser, news,
etc. Il y a en des tonnes.
[...]
> >Non : c'est faire une association.
> >
> >
> Un firmware, qu'est-ce que c'est ? C'est un logiciel intégré dans un
> composant matériel. Wikipédia est d'ailleurs d'accord avec moi, et tu
Tiens, tu viens de montrer l'étendu du problème en une seule phrase :
pour décrire *un* mot anglais, tu as été (d'ailleurs assez
imprécisément) obligé d'utiliser une *longue* périphrase... en
français.
Si tu avais été anglais, tu aurais dit quelque chose comme « a
firmware is an integrated (in fact embeded) software in hardware
chipset »... tu vois, tu confonds le terme et sa définition. Les
anglophones ont choisi d'inventé un term e complètement bidon dont ils
sont friands :
firm :
firm (n.):
société, entreprise de commerce, maison de commerce, firme
firm (v.):
solidifier
se solidifier
affermir
stabiliser
se stabiliser (prix)
firm (a.):
solide
fixe
ferme
assuré
fort
constant
valable
firm (adv.):
solidement
stablement
en vigueur, par détermination
ware :
ware (n.):
articles, vaisselle
ware (v.):
emmagasiner
ware (v.):
attention!
(source : babytrans)
Bon, je passe sur la mauvaise foi qui consiste à traduire « ware »
puisqu'il s'agit d'une extension pratique en anglais pour traduire un
ensemble donné dont le préfixe indique le côté générique (sofware,
hardware, etc.)
Bon, maintenant, tu es capable de faire la liaison en anglais entre ta
définition et l'origine du mot ? En étant super tordu et de très
mauvaise foi, tu y arriveras probablement (on peut même jouer sur les
sous-entendus) ...
> noteras que la version française de Wikipédia parle bien de firmware, et
> non de microprogramme. Il n'est d'ailleurs pas fait mention du terme
> "microprogramme" sur cette page.
Wikipédia ne contient que ce qu'on y met... C'est un Wiki donc s'il
manque la traduction « officielle », c'est une erreur de Wikipédia...
Si tu veux une référence officielle, tu prends (pour la France)
l'Académie Française (avec ses avantages et ses inconvénients). Le
mieux est encore de prendre l'ensemble des sources à ta disposition,
c'est-à-dire l'Académie et les différentes équipes de traduction
francophones (qui corrigent les erreurs de l'Académie).
Tiens, un très mauvais exemple de traduction mot-à-mot à ce sujet :
http://www.linux-france.org/prj/jargonf/F/firmware.html
(je n'avais pas vu de référence au mou et au dur depuis le début des
années 80 dans la litérature francophone !)
> Le terme firmware apporte donc deux informations : "logiciel", et
> "composant matériel". La notion de "petite taille" est sous-jacente, on
> imagine difficilement un firmware de 500 mo.
*Tu* imagines difficilement... Tu as un train de retard... des EEPROM
qui dépassent les dizaines de Mo existent déjà...
> Qu'en est-il du terme "microprogramme" ? Il peut être divisé en deux :
> "micro", et "programme". La référence au matériel ? Aux oubliettes,
> dirait-on.
cf. ma décomposition du terme anglais. Cela n'a pas forcément de sens
de décomposer (même si parfois l'héritage est flagrant : courriel,
pourriel, etc.)
> Imaginons que j'écrive un programme en C, pour reprendre mon exemple. Ce
> programme affiche "Hello World" dans le terminal, et ensuite se termine.
> Il fait royalement 3 lignes.
> -d'une part, c'est un programme
> -d'autre part, il fait trois ligne, on peut donc raisonnablement le
> qualifier que "micro".
Tu confonds source et binaire au passage...
[...]
> Quand bien même il s'agirait non pas d'une traduction mais d'une
> association, il n'en est pas moins vrai que l'on perd le rapport au
> matériel dans la bataille.
Pas plus que dans le terme originel...
> >Tiens, un exemple : les anglophones ont inventé le terme « computer »,
> >du verbe « to compute » qui veut dire... calculer... Quel est le
> >rapport avec l'ordinateur ? Oui, on peut calculer avec un
> >ordinateur... mais c'est un sous-ensemble très réduit de ses
> >possibilités...
> >
> >
> Le rapport avec l'ordinateur ? Il est évident. L'ordinateur a été créé,
> au départ, pour faire des calculs, rien d'autre. L'ancêtre de
> l'ordinateur est d'ailleurs le calculateur mécanique, ce n'est pas pour
> rien. Pour la petite histoire, les premiers ordinateurs calculaient
> principalement des trajectoires balistiques et d'autres choses dans le
> genre.
non, le premier ordinateur servit à casser le code Enigma des
Allemands. Ensuite, on s'en servit beaucoup dans le centre de calculs
*et* les appareils de mesure.
[...]
> IBM, estimant que calculateur (traduction de "computer") était trop
> réducteur, cherchait un nouveau mot, qui rendrait mieux compte des
> possibilités de ses machines. Jacques Perret, professeur à La Sorbonne,
> a proposé "ordinateur". C'est un terme biblique qui désigne dieu, "celui
> qui ordonne". Pour info, le terme informatique, qui n'a pas d'équivalent
> en anglais à ma connaissance (on dit "computer science", "science des
> ordinateurs"), vient des mots "information" et "automatique".
> Mais ce n'est pas le sujet du débat ;)
non mais pour info, on commence à voir circuler le terme « informatic
» en anglais, preuve qu'ils leur manque bien quelque chose :)
[...]
> Cas concret : "Dis, j'ai un problème avec mon ordinateur. J'ai posé une
> question à ce sujet sur le forum XYZ, et on m'a répondu qu'il s'agit
> d'un problème de microprogramme [...]".
Tu perds le contexte en le mettant dans les [...]. Avec cela, tu
aurais pigé de suite.
> -L'utilisateur me parle bien, dans ce cas, de microprogramme
> -Je ne comprend pas ce qu'il raconte, en tout cas pas immédiatement
> (tout dépend de la suite de sa phrase)
Donc, soit tu aurais pigé avec le contexte, soit l'utilisateur (qui
est assez fort pour aller poser une question - ce qui nous le classe
d'emblée dans la classe des utilisateurs un temps soit peu autonome)
aurait finit par comprendre en reposant la question ou en cherchant
par lui-même. Rien de nouveau donc dans la démarche habituelle de
recherche d'information.
[...]
> >Pour info, il y a 10 ans, ces termes étaient usités partout dans la
> >littérature francophone informatique : ISP, browser, download, upload,
> >thread, newsgroup, etc. Aujourd'hui, tu parles de cela à un
> >utilisateur francophone et il ne te comprendra même plus...
> >
> >
> browser ou navigateur, je pense que l'utilisateur comprendra les deux.
> Download, upload, aussi. Pour thread et newsgroup, tu as probablement
Je pense que tu surestimes *énormement* tes utilisateurs... la plupart
des gens ne savent pas donner le nom correctement des éléments
élémentaires placés sur leur bureau : icône, fenêtre, menu, bouton,
boîte de dialogue, etc.
[...]
> Et il y a *aussi* des gens qui se situent entre les deux. J'en fais
> d'ailleurs partie. Franciser, je dis oui sans hésiter (ce serait même un
> comble que je dise l'inverse, vu que je contribue régulièrement via
> rosetta). Mon problème se situe quant à la traduction en français de
> mots qui se trouvent *déjà* assimilés dans le langage courant sous leur
> forme anglaise.
C'est parce qu'encore une fois, tu raisonnes en geek : tu es persuadé
qu'un terme est adopté parce que tu l'utilises ou tes relations (geek
aussi) l'utilisent. Le plus difficile pour le traducteur, c'est
justement de se mettre à la place de l'utilisateur final, de sortir de
son rôle de geek et d'avoir l'humilité de penser que *rien* n'est
acquis...
> >Quand j'ai débuté sous Linux, il y a bien longtemps maintenant, il n'y
> >avait rien mais absolument rien de traduit. Un illuminé - il
> >s'appelait René Cougnenc - a commencé à faire des tonnes de
> >traductions et de documentation en français. Ce monsieur - qui n'est
> >plus parmis nous aujourd'hui - a permis de rendre accessible des
> >tonnes de notions non triviales à un public francophone... Attention,
> >il ne se contentait pas comme beaucoup de traduire mot à mot : il
> >trouvait des nouveaux mots ou les récupérait à droite à gauche en
> >faisant de ses textes des modèles de français, tant sur le fond que
> >sur la forme... si tu veux des références, regarde les premières
> >versions des livres O'Reilly en français par exemple...
> >
> >
> Je n'y manquerai pas, ça me semble intéressant.
SI cela t"intéresse, il y a encore sur le net _Le guide du Rootard_
qui doit traîner de ci de là. Il a peut être été repris depuis
d'ailleurs mais en cherchant une vieille version, tu dois pouvoir
tomber sur la prose de René.
Sinon, tu as les premières versions des premiers O'Reilly (comme _Le
système Linux_ de Walsh, le _NAG_ aussi).
PK
--
|\ _,,,---,,_ Patrice KARATCHENTZEFF
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