Très Chers Ubunteros...

[Christophe Gallaire]

Bonjour Sun Wukong,

Je ne cherche pas la polémique... que cela soit dit. Mon intention était
réellement de tirer ma révérence en remerciant ceux qui je lis depuis un
bout de temps, ceux auxquels il m'est arrivé de répondre voire ceux avec
lesquels j'ai pu discuter.

De ce point de vue-là, comme quelqu'un l'a dit dans une réponse, je sais
que je perdrai beaucoup : la communauté Ubuntu est accueillante et
volontaire. Et Ubuntu lui doit énormément. Je suivrai d'un peu plus loin
le développement de cette distribution et lirai encore un bon moment, je
pense, les utilisateurs de cette liste, c'est certain.

Avant d'opter pour une Debian, j'ai testé quelques autres distributions
(gnewsense, sabayon, fedora... et j'en passe) mais il est indéniable que
la Debian Etch est séduisante. De prime abord beaucoup moins "sexy"
qu'une Edgy et autres moutures de la maison...  Peut-être même est-ce
tout simplement parce que je viens d'Ubuntu que je m'y retrouve aussi
facilement (comme beaucoup l'ont souligné dans leur réponse). 

J'ai bien pensé, comme tu le suggère Sun Wukong, à passer sous BSD et je
me suis procuré un hors-série dont tu parles. Mais, je ne peux pas le
nier non plus, je ne me sens pas encore tout à fait à mon aise avec BSD.
J'ai besoin d'une machine en production qui tourne comme une horloge au
quotidien. Rapidement. Avec le temps, je ne peux jurer de rien, mais je
pense y revenir. 

D'ailleurs, j'ai en mémoire un incident notable sous Ubuntu (dû, à mon
avis, à l'empressement et au rythme soutenu du développement)...
Rappelez-vous de ce crash de l'été dernier avec xorg (si je me souviens
bien) : ç'avait été un vrai désastre pour quelqu'uns de mes convertis !
Je n'en ai pas vécu d'autres, c'est vrai, aussi importants... juste
quelques petits tracas, mais celui-là avait, à juste titre, susciter de
nombreux remous au sein de la communauté.

Le lundi 16 avril 2007 à 15:21 +0200, Sun Wukong a écrit :
> 
> Le 16.04.2007 11:53,, le perspicace Christophe Gallaire s'exprimait en
> ces termes:
> 
> Bonjour,
> [...]
> > d'une communauté Ubuntiste assez jeune et dynamique et qui, peut-être,
> > n'est pas aussi sensible et attachée que ça aux valeurs de l'Open
> > Source / GNU. Pour ma part, j'y adhère pleinement... 
> > 
> > Il y a fort à parier que linspire offrira son client CNR sur Ubuntu avec
> > sa vitrine de logiciels commerciaux en bon positionnement dans la liste
> > (un peu comme dans un supermarché)...

> Certes, mais sur un système libre, rien n'empêche d'installer du binaire
> propriétaire. Tu déclares abandonner Ubuntu pour Debian, pour un retour
> aux sources du Libre en quelque sorte. Mais je ne vois pas la différence
> : tu rapportes l'annonce de Linspire qui a porté son CNR sous Debian en
> open source, rien ne t'empêche d'installer du Flash ou un serveur Oracle
> sur une Debian ? Comme tu n'es pas obligé de le faire, que ce soit sous
> Debian ou sous Ubuntu.

Soit... sur un système libre, il est possible d'installer des binaires
prorios. Mais comme le souligne à juste titre Richard Stallman dans sa
dernière conférence à Paris, ces binaires "privateurs" ne sont pas une
vraie prise de risques (à plusieurs niveaux : liberté, intégration, ...)
dans la belle mécanique d'une machine qui tourne "librement" ? 

Que Linspire affiche la compatibilité de son CNR avec d'autres
distrbutions, cela ne veut nullement dire que les dites distributions
aient l'intention de porter et de soutenir cette technologie. Ce qui me
pose un souci, c'est son intégration... pas le fait que cette
technologie existe, encore une fois. La disponibilité, c'est autre
chose. Là, le choix est un peu forcé, influencé. Du bon marketing en
somme. 

> > Shuttleworthe a promis de laisser Ubuntu gratuitement disponible oui, il
> > n'a pas promis qu'une version payante ne verrait jamais le jour. Mark
> > Shuttleworth n'a-t-il pas déclaré :
> Libre ne veut pas dire gratuit. Une part des investissements de Novell
> dans ses Suse SLES et SLED bénéficie à leur distribution OpenSuse.

C'est la sempiternelle ritournelle... Oui, libre n'est pas forcément
gratuit. Mais souvent... L'exemple pour moi le plus flagrant de cette
hérésie, c'est le système OS X (au demeurant excellent)  : une
inspiration libre pour un résultat proprio vendu une fortune ! C'est un
pillage ! Et c'est bien dommage qu'il 

 Libre, pour la fondation GNU = Liberté, Égalité, Fraternité ! Comme le
répète inlassablement Stallman... Et jusqu'alors, pour propriétaires que
ce soient certains programmes, il ne m'a jamais été proposé dans
Synaptic et autres joyeusetés de m'acquitter de quelque redevance que ce
soit ! Pas même de restriction quant à la redistribution, non ? Là...
c'est un peu La Redoute qui s'installe ou s'installera, c'est vrai,
prenons des précautions oratoires... ce n'est pas encore fait... c'est
un magasin à la iTunes et consort qui possiblement peut-être embarqué
dans le système. Que la disponibilité existe, c'est une chose... qu'elle
soit installée sur le système par défaut, c'en est une autre ! Mais ce
n'est pas encore fait... restons prudent !

La bonne nouvelle, c'est ce projet de collaboration d'Ubuntu avec
gnewsense (100 % libre, 100 % GNU) pour ce qui aurait dû s'appeler
"Glossy Gnu" (merci de me l'avoir signaler Raphaël) en hommage au projet
GNU et qui sera vraisemblament 100 % libre : plus de drivers
propriétaires cachés ou de code propriétaire dans le noyau... Ça c'est
un vrai revirement, bien plus conforme aux principes affichés, non ?
C'est sûrement lié à l'apparition de cette fameuse technologie CNR
(entre autres) dans Feisty, non ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ubuntu_7.10

https://lists.ubuntu.com/archives/ubuntu-devel-announce/2007-April/000276.html


> Personnellement, je préfère une sympathique communauté sous le joug d'un
> dicdateur bienveillant à une communauté chapeautée par une entreprise.

Debian, je crois, est une association à but non lucratif :
"Juridiquement, Debian est le projet d'une association à but non
lucratif nommée SPI (Software in the Public Interest) et ça... ça me va
assez bien.

Je cite : "Debian est principalement une distribution GNU/Linux non
commerciale, lancée en 1993 par Ian Murdock avec le soutien de la
Fondation pour le logiciel libre ; elle a pour principal but de fournir
un système d'exploitation composé uniquement de logiciels libres."

> Maintenant, si Ubuntu devenait payante, je crois que j'irais voir
> ailleurs, pour le principe. Mais ce n'est pas d'actualité.

Je ne l'espère pas non plus... je suis juste un peu trop prudent,
peut-être... je m'y prépare et m'habituant à autre chose. C'est bien par
ailleurs de se faire la main sur autre chose...

> > Je parlais du rythme effréné de développement d'Ubuntu... En fait, ça a
> > du bon pour le geek de sortir une version tous les six mois avec son lot
> > de nouveautés... Mais après avoir installé je ne sais trop combien de
> > machines à des gens qui n'ont pas envie de se spécialiser dans
> > l'informatique et migrer de version en version indéfiniment, voir que
> > leur système est obsolète (logiciels dispos sur une version mais pas
> > l'autre... Pffff !) aussi rapidement c'est assez désoeuvrant !
> > 
> > Moi-même je partage cet avis... J'en ai assez de me passer autant de
> > temps à me préoccuper de ces soucis sur ma machine et sur celles que
> > j'ai installées. C'est trop chronophage... Je veux du stable et du
> > solide, c'est tout. Je ne veux du nouveau à tout prix !

> Là non plus je ne comprends pas cet argument. Personne ne t'oblige à
> mettre à jour ton système tous les 6 mois. C'est bien pour cela
> qu'existent les versions LTS : t'assurer d'avoir un système stable
> pendant 3 ou 5 ans, tout en bénéficiant de mises à jour de sécurité.
> Cette fréquence de publication s'apparente à celle de Debian. Les
> versions qui sortent tous les 6 mois sont un peu les testing de Debian,
> permettant des campagnes des tests très poussés à « l'insu du plein gré
> » de tout ceux qui veulent avoir les dernières fonctionnalités. ;-)

C'est vrai que rien ne m'oblige en effet à mettre à jour mon système
tous les mois... Mais tu avoueras que la tentation est forte, non ?
L'envie de voir et de tester toutes les nouveautés annoncées prend
souvent le pas sur la raison. Alors plutôt l'écarter pour le moment...
c'est comme ça que je préfère régler ce problème. Un peu radical... mais
bougrement efficace.

Parenthèse : En termes de Version LTS... il y en a plusieurs chez
Ubuntu ? 

> > Ce n'était pas de la provocation... Mes remerciements étaient sincères.
> > J'ai beaucoup appris avec Ubuntu. Mais je préfère passer à autre chose,
> > voilà tout. 
> Ben tu peux aussi partir sur un BSD comme ça, tu seras sûr de ne pas
> être rattrapé un jour par ce genre de doutes ;-) Les deux numéros
> hors-série de Linux Magazine sur les *BSD sont très intéressants.
> A+

Voilà... 

@+

Christophe Gallaire

PS :

zamasp at gmail.com Oui ! c'est une adresse gmail comme quelqu'un l'a
souligné dans une réponse... Comme le disait Baudelaire : "S'il manque
un droit à la Déclaration des Droits de l'Homme, c'est celui de se
contredire !" 

Plus sérieusement : s'il fallait me justifier pour ça, je dirais que
jusqu'alors, elle m'a été d'un très grand secours pour sa grande
capacité de stockage et tous les autres gadgets... Reste, que c'est bien
vrai : un temps viendra où je m'en séparerai... L'impéralisme et les
pratiques en matière de liberté de Google sont effrayants !  C'est
d'ailleurs pour cette raison que le site ci-dessous, d'abord hébergé par
Google, a migré chez TuxFamily !

http://ubunteros.tuxfamily.org (Pour bien débuter sous Linux Ubuntu)

Ce site est appelé à évoluer... Un élargissement et non un
bannissement ! Ubuntu y a toujours une place de choix !

"L'informatique et les ordinateurs nous donnent la possibilité de
révolutionner notre façon de vivre au quotidien, mais c'est à nous de
choisir si cette révolution doit aboutir à un Moyen-Âge technologique
obscur dominé par quelques sombres seigneurs féodaux qui s'approprient
l'écriture et tout moyen de communication de l'information pour
collecter des impôts chaque fois que l'on respire, ou si l'on veut
plutôt arriver à un monde ouvert et moderne..."

                                                        Roberto Di Cosmo